Dans cet article nous allons vous raconter la vraie vie de cowboy australien et vous éduquer aux termes couramment employés.
Ainsi, tous ces mots : mustering, branding, cattle, yard n’auront plus de secrets pour vous !
La préparation au mustering
Rick ferre lui-même ses chevaux. Il faut le refaire toutes les 4 à 6 semaines environ.
Les enfants se refamiliarisent avec leurs poneys dans le manège avant de partir pour le mustering dans les bois.
Les fermiers et leurs outils de travail : remorque géante pour transporter les chevaux et les 10 chiens, et le bon vieux ute (pick-up) qui sert à tout transporter !
Des chiens à la moto KTMmmmmm (utilisée par les voisins, Rick n’utilise que des chevaux).
Le mustering, quèsaco ?
« To muster » en anglais, ça veut dire « regrouper ». Le mustering correspond donc au regroupement du cattle dans un yard (du troupeau dans un enclos) afin d’en faire l’inventaire, le tri et le branding.
Pour le mustering en Australie, il y a deux techniques qui dépendent de la taille de la propriété.
o Si taille moyenne à petite : utilisation de chevaux et de chiens.
o Si taille immense (principalement en Western Australia): des hélicoptères permettent de balayer une plus grande surface et de diriger par radio les cow-boys qui sont en motos, en buggy ou encore à cheval.
A la ferme des Greenup, ils ont 10.000 hectares et 2.000 têtes bovines à Cardowan (là où nous habitons, près de Kingaroy) et 18.000 autres hectares et 4.000 autres têtes à Eidsvold Station (à 200Km plus au nord).
Pour la région, la ferme est considérée comme plutôt grande (mais minuscule comparée à des stations en Western Australia qui peuvent atteindre 1 millions d’hectares !)
Rick n’utilise que des chevaux et des chiens pour ses musterings. On considère qu’un chien équivaut à minimum 3 hommes à cheval ! Donc sacrément efficaces les toutous !
Du coup, ses vaches sont moins sauvages et moins effrayées par les humains car tout s’effectue dans le calme plutôt que dans le brouhaha des hélicos, motos et buggy. On peut donc sans danger marcher dans le bush parmi les vaches et les bulls.
La famille a fait deux après-midis mustering avec les enfants de 5, 7 et 9 ans. Et oui, même Rory parcourt les bois sur son mini poney pendant plusieurs heures pour rassembler les vaches puis les amener jusqu’au yard.
La dizaine de chiens de travail
Le branding
Un voisin a fait son « branding », le marquage des jeunes veaux, dans le champ à coté de notre maison. Bonjour la nuit avec 100 vaches et veaux à 20 mètres de votre lit.
Ils utilisent ce qu’ils appellent le « yard », un jeu d’enclos avec un point central permettant de trier les bêtes.
Le petit yard à quelques mètres de notre maison.
Bref, nous, nous sommes allés à Jumma – à 25 minutes de route sur la propriété - avec Rick et les enfants au branding du cattle des Greenup. Le yard est beaucoup plus grand que celui qui est dans le jardin de la maison et refait à neuf en bois l’année dernière.
On trie les adultes mâles et femelles et les bébés mâles et femelles de leurs mamans. Voici un diagramme pour vous apprendre le vocabulaire utilisé.
Tout ce petit monde va chacun dans un enclot différent avant de passer un à un dans un couloir permettant de les traiter chacun leur tour.
Les vaches adultes, mâles ou femelles, sont retaggées si elles ont perdu leur puce d’identification dans l’oreille.
Pour les veaux par contre, il y a plus de travail ! On les coince dans un genre de pince qui permet de les maintenir au sol (ils sont pris en sandwich sur un flanc) pour pouvoir les travailler.
1-Vaccination
2-Encoche d’une forme et d’un emplacement spécifique au propriétaire dans les 2 oreilles
3-Puce d’identification à l’oreille droite
4-Tatouage au fer rouge de la marque du propriétaire, de l’année (une lettre) et plus si affinité
5-Ablation des débuts de cornes par un curetage au couteau du cuir chevelu et de la base du scalp
6-Option castration pour la plupart des mâles, au couteau de poche.
Tout ça s’effectue sans anesthésie et en moins d’une minute… Ensuite, après tout ce qu’il a subi, le veau bondit de son étau et court rejoindre sa maman pour une tétée de réconfort.
Alors, on entend déjà vos questions venir… Alors on va les anticiper…
Mais pourquoi ils retirent les cornes ?
Pour éviter que les vaches ne se blessent entre elles si elles se battent (surtout les bulls). Pour éviter qu’elles se coincent dans les barrières. Donc plutôt pour une raison de sûreté des animaux eux-mêmes.
Mais aussi, car en allant à l’abattoir par exemple, elles sont entassées dans les yards et les couloirs et peuvent se donner des coups dans la panique. Chaque coup de corne provoque un gros bleu ce qui à la découpe de la bête, doit être jeté et en plus large.
Et pourquoi ils les marquent au fer rouge alors qu’ils ont déjà des puces électroniques ?
Parce que c’est la loi afin d’éviter le vol, tout animal doit être marqué. Les chevaux aussi sont marqués au fer.
Et pourquoi ils castrent autant de mâles ?
Afin d’éviter la consanguinité dans les troupeaux. Les mâles reproducteurs sont donc sélectionnés en fonction de leurs attributs physiques et génétiques.
Et pourquoi ils n’utilisent pas d’anesthésie ?
Parce qu’ils ne sont pas encore obligés de le faire… et quand il y a 6.000 animaux à s’occuper… Il faut que ça aille vite ! Plus vite les soins sont faits, plus vite les veaux retrouvent leurs mamans.
Et même aux questions qui ne vous ont peut-être même pas effleurées l’esprit !
Quel est l’intérêt d’un yard en bois plutôt qu’en fer ?
Le bois est beaucoup moins bruyant que l’acier. Pas de portes qui claquent = Moins de stress pour les bêtes. D’un point de vue esthétique, un yard en bois est beaucoup plus joli !
L’acier quant à lui fait moins de marques de coup sur les bêtes que le bois. Les portes sont plus faciles à ouvrir. Et l’installation est plus rapide qu’un yard en bois.
C’est pourquoi, Rick quand il a refait à neuf son yard l’an dernier, a mixé ces deux éléments.
Les petits monstres Greenup
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